Aug 20, 2020

Moulin de May-en-Multien

Au terme de longues semaines de confinement forcé, nos envies d’ouverture, d’escapades, de rencontres et de partages ont trouvé, le long de la Gergogne, le lieu parfait pour nous ressourcer et couler des jours (plus) heureux.
Au départ de cette aventure, le mardi 28 Juillet à midi, dix jeunes s’élancèrent à vélo, et à contre courant, le long du canal de l’Ourcq. 67 kilomètres et 9h et demie plus tard, les organismes étaient éprouvés lorsque le groupe aperçu le pont de Gesvres; sur lequel Hélène et John nous accueillirent sous des applaudissements nourris. Encore un petit chemin de campagne entre champs de blé et l’étang bordé d’une végétation sauvage avant d’atteindre notre lieu de vie: le Moulin de May-en-Multien, et l’ancienne ferme de John. À la tombée de la nuit, éclairés par les braises du barbecue, les campeurs montèrent leur tente avant de partager un dîner sous un ciel étoilé, entourés de chevaux et bercés par l’eau du ruisseau.
Trois semaines plus tôt, j’avais invité Hélène Levèque à Aulnay-sous-Bois pour y rencontrer des acteurs de l’action culturelle. Étudiante au Conservatoire des Arts et Métiers (CNAM), la fin des cours avaient coïncidé avec le déconfinement pour nous autoriser à nous retrouver autour des sujets qui nous avaient mobilisés tout au long du second semestre.

Au terme d’une après-midi d’échanges et de visites, Hélène me proposa de construire un projet de mini-séjours camping familiaux. Motivée par l’envie de permettre à nos adhérents de changer d’air, et de “se mettre au vert” quelques jours, Hélène voulait faire découvrir un lieu qui lui est cher et qu’elle connaît depuis son plus jeune âge.

Ce désir de partage a rencontré le besoin d’évasion du quartier des familles du secteur de Balagny sur lequel intervient le chargé de mission de l’acsa, Adil Difaï. Depuis une année, encadré.e.s par les “mamans” du nouvel Espace de Vie Sociale (EVS), les habitant.e.s du quartier prennent part à des activités portées par les bénévoles investi.e.s. 

Au début de l’été, “Abou”, Bilal, Léa, Marwan, Mohamed, Nahyl, “Nono”, Omar, “Pitchoune” Sakina et Sohane s’étaient engagés dans ce “chantier jeunes” dont le but consistait à préparer le camp pour les familles et à y encadrer des activités artistiques, à veiller aux mesures sanitaires et répondre aux besoins logistiques du camp.
Accompagnés par l’énergie débordante de Léa à chaque étape du

du projet, les jeunes prirent contact avec la Maison de l’Environnement (MDE), participèrent à une séance de sensibilisation au recyclage et tri des déchets. Micael, animateur au sein de la MDE proposa quant à lui une séance de réparation de vélo lors de laquelle les jeunes furent sensibilisés à la préparation et à la gestion sanitaire et physique d’une journée à vélo. 

Sur le campement, les campeurs ont bénéficié des lumières de Luz, une jeune étudiante dont nous avons apprécié la présence active dans toutes les tâches techniques liées au matériel de camping. Sa connaissance de la nature et sa dextérité ont bénéficié aux jeunes qui se sont mis à l’eau dans le ruisseau pour en retirer les vieilles branches, contribuant ainsi à agir en faveur d’un écosystème à préserver. 

   Du vert
dans les murs

Plus tôt en juillet, des liens s’étaient tissés entre les jeunes et les habitants de Balagny à l’occasion du projet de création d’un graffiti végétal.
Les jeunes ont accompagné les enfants de Balagny toute une journée au parc du Sausset. Ils furent en charge de la gestion du pique-nique et du goûter que les jeunes eux-mêmes leur avaient confectionnés. Ils animèrent quelques jeux auxquels les adultes présents prirent plaisir à partager avec les enfants. Sur les conseils éclairés d’Alexia Roch, notre intervenante artistique dont j’avais également fait la connaissance au CNAM, nous avons re-découvert ce parc et ses trésors. Parents et enfants prirent plaisir à chercher et cueillir une mousse généreusement présente au sol sur les branches mortes et sur le tronc des arbres.
La mousse recueillies fut en fin de journée déposée dans un tri-porteur au sein de l’espace Jules Vernes avant d’être traitée. Les dernières séances conduites sous la houlette d’Alexia (professeur de dessins au collège) ont abouti à la création de l’enseigne “naturelle” de l’Espace de Vie Sociale du quartier baptisé: EDUPASO.

Moulin de May

A nous la nature!

La vie sur le camp était rythmée par des activités de loisirs, de détente et de découverte ainsi que par les temps de préparation des repas réalisés en groupe et en famille. Les jeunes lors du chantier avaient préparé le camp, organisé la grange, installé le matériel, passé la tondeuse et monté les tentes sur le terrain,  entre champs et ruisseau.
Les mamans, bercées par le cours du ruisseau, profitaient de moments de détente et relaxation pendant que les jeunes du chantier, formés par l’artiste “Eljy”, animaient l’atelier artistique sur la thématique de l’environnement. Dans un lieu aussi riche et inspirant, la nature était célébrée à vélo lors de nos ballades le long du canal, à bord des canoës kayaks avec Frabrice de l’association Activités Loisirs, sur les hamacs à l’ombre du soleil généreux, prétexte à d’inévitables batailles d’eau!

Le soir, c’est sous le magnifique saule pleureur, éclairés par les guirlandes lumineuses, que nous partagions, tous ensemble, les repas confectionnés dans la cuisine de la ferme. Sous le ciel étoilé, les chamallows fondaient dans les flammes du feu de camp autour duquel nous étions tous rassemblés. 
Loin de la ville et de ses nuisances quotidiennes, May-en-Multien nous immerge dans la nature et des expériences savoureuses. John, 81 ans, est un homme inspirant. Le récit du parcours d’un enfant “né à Londres, sous les bombes”, nous plonge dans l’Histoire. À l’image du moulin de May, vestige d’un passé agricole qui nous fait réfléchir aux enjeux contemporains liés à la nature, à l’environnement et à notre alimentation. Je garde de nos échanges un chaleureux et prégnant souvenir et continue de réfléchir à la “fraternité”, valeur si chère à John dont l’hospitalité et l’amour des autres illustrent parfaitement le sens historique du terme May (du latin Mallum) qui signifie “assemblée”.

Toutes ces belles connexions ont tissé une nouvelle toile de liens sociaux. Ces belles rencontres, entre nous et avec ce coin de nature et son potentiel furent possible grâce à la volonté passionnée d’Hélène. Son envie de partager les richesses du moulin de May s’est traduite à chaque étape de notre action par un engagement sans faille. Hélène n’a pas compté ses efforts et a été à l’écoute des besoins de chaque campeur.
Les énergies et engagements mobilisés par chacun.e nous ont permis de conjurer une situation sanitaire complexe en créant, l’espace de quelques jours, une bulle dépaysante et rafraîchissante qui nous motive à imaginer un développement de cette action au succès de laquelle contribuent activement nos services partenaires municipaux de l’Événementiel et des Transports. Face à ce virus qui nous éloigne, ce beau projet post-confinement nous donne des envies et nous rapproche pour construire de nouvelles réponses.

 

acsa mourad chalal

MOURAD CHALAL PORTFOLIO

This portfolio provides examples of my work and enables potential partners and community friends around the world to see an in-depth summary of what we have accomplished.

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